Spoy : Histoire(s) au détour d'un village aubois

Spoy est le nom d’une charmante petite commune auboise proche de Nigloland. Le village ondoie entre vallons et coteaux propices à la viticulture. Son passé non exhaustif encore visible vaut le détour. Voici quelques histoires à retenir:

Connue sous l'empire romain

A l’époque gallo-romaine Spoy était une cité très connue puisqu’elle était située sur la voie romaine qui reliait Troyes à Bar-sur-Aube et, sur une plus grande échelle, Paris à Bâle. De cette voie romaine subsiste encore aujourd’hui un pont gallo-romain qui, depuis 1973, est classé monument historique.Cet ouvrage a deux arches en pierre de 4, 02 mètres chacun de longueur. Sa construction date vraisemblablement du IIè siècle après Jésus-Christ. Le pont permet de franchir le Landion en direction de Bar-sur-Aube. Actuellement le lit de la rivière est à sec.

Une autre curiosité : « l’arbre dit de Sully ».

En 1608, Maximilien de Béthune, duc de Sully, conseilla de planter devant chaque église deux ormes et deux tilleuls. Il n’en existe plus qu’un spécimen aujourd’hui dans le département de l’Aube, précisément celui de Spoy. Sa circonférence, à hauteur d’homme, est de 4, 50 mètres.

L'église de Spoy

L'église Saint-Didier de Spoy subit un incendie en 1778, à la suite duquel le clocher, fragilisé, dut être démoli en 1880. Ses trois cloches, Marguerite-Guillelmine, Marie et Germaine, sont dans le cimetière, sous un appentis. Elles sont reconnues pour leur son exceptionnel.

La fontaine Saint-Didier

La fontaine Saint-Didier a donné son nom à la rue où elle prend sa source. Elle existait avant 1662, tout comme le lavoir. Celui-ci est magnifique et toujours bien fleuri. Dans le passé, tous les ans, le jour de l’Ascension, le curé du village procédait à la bénédiction solennelle de la fontaine. En mai 1880, Monseigneur Cortet, évêque de Troyes, a béni la croix de pierre qui se trouve près du lavoir.

Fin de parcours avec l'ancien moulin

En 1798, ce moulin devint la propriété de la famille Guerrapin qui l’exploita pour son propre compte pendant trois quarts de siècle. En 1876, une société parisienne loua le moulin pour y établir une scierie de marbre.

La famille Guerrapin reprit ensuite ses bâtiments et en fit une ferme qu’elle revendit à la famille Geoffroy. Les nouveaux propriétaires rétablirent le vannage. Le fils Geoffroy, André, s’en servit comme « scierie ». Le corps de ferme et l’ancien moulin appartiennent de nos jours à Madeleine Tapprest.

Et un lien avec Tartarin de Tarascon...

A noter que Charles-Laurent Bombonnel (1816-1890), chasseur de fauves en Afrique du Nord, auteur d'un récit de ses chasses qui inspira à Alphonse Daudet le personnage de Tartarin de Tarascon, est originaire de Spoy.

Sources : « Spoy, chronique et documents d’un village de Champagne », de Jean Royer, aux éditions Lysis. « Guide de l’Aube mystérieuse », de l’abbé Durand, édité par la Renaissance.

E.Reporter-PB